• 25 avril 2006

    Expérimenter pour mieux réformer

    L'affaire est donc entendue, ou presque : réformer les règles qui encadrent le fonctionnement du marché du travail en France serait difficile, voire impossible.

  • 25 avril 2006

    Oui à l'expérimentation, mais pas dans n'importe quelles conditions

    Les expérimentations peuvent fournir des renseignements très utiles aux décideurs. Quand elles sont bien conçues, elles sont aux prises avec le difficile problème de la sélection, que doivent affronter toutes les évaluations empiriques. Ce problème survient quand nous ne pouvons pas observer tous les facteurs qui déterminent la participation à un programme particulier. Il faut alors se demander pourquoi cet ensemble particulier d'individus a participé au programme. Était-ce parce que les participants en tiraient un profit particulier ? Ou parce que le marché du travail leur offrait peu d'opportunités ? Les expériences résolvent partiellement ce problème en n'autorisant l'accès à un programme qu'à des individus qui l'ont souhaité. Après quoi, nous pouvons observer à qui il a vraiment bénéficié.

  • 12 avril 2006

    Europe: l'impôt sur les sociétés est-il condamné ?

    Europe: l'impôt sur les sociétés est-il condamné ?

    La possible harmonisation des bases de l'impôt sur les sociétés était à l'ordre du jour de la réunion des ministres des Finances de l'Union européenne (UE), vendredi et samedi derniers à Vienne. Elle a donné lieu à une passe d'armes entre partisans et adversaires d'une telle harmonisation. Les crispations ont pour origine l'intensification de la concurrence fiscale entre Etats membres, induite notamment par l'élargissement de 2004.

  • 12 avril 2006

    Un euro fort ne favorise pas les réformes

    La récente appréciation de l'euro vis-à-vis du dollar résulte d'un double changement de 'rating' sur les marchés des changes : pessimisme accru quant aux perspectives à court terme de l'économie américaine, et optimisme renforcé quant à la croissance européenne à moyen terme. Cela soulève deux questions. L'une conjoncturelle : l'euro continuera-t-il à être la seule variable d'ajustement face à la dépréciation cyclique du dollar ? L'autre structurelle : un euro fort est-il un moyen de pression efficace pour les réformes de fond dont l'Europe a tant besoin ?

  • 8 avril 2006

    Pour les marchés financiers l'Europe n'est plus un espace pertinent

    Nombreux étaient ceux qui pensaient que l'introduction de l'euro avait sonné le glas des marchés nationaux en Europe, et obligerait à organiser les structures du marché des capitaux à l'échelle du continent. Mais l'offre du Nasdaq sur le London Stock Exchange nous ramène à une nouvelle réalité : celle d'un marché financier qui a déjà dépassé l'étape européenne pour devenir résolument transatlantique. Le retrait de la proposition américaine le 30 mars n'y change rien : l'important, c'est qu'une telle offre est devenue tout à fait envisageable.

  • 3 avril 2006

    L'Europe a besoin d'un accès libre aux pipelines russes

    La Russie a choisi de faire de la sécurité énergétique le thème dominant du sommet du G-8 qui aura lieu mi-juin à Saint-Pétersbourg. C'est un bon choix. La demande mondiale de pétrole s'élève désormais à presque 85 millions de barils par jour. Les pessimistes soutiennent que la production pétrolière mondiale est à son pic, alors que les optimistes suggèrent qu'en 2020 elle peut atteindre 105 millions de barils ; mais cela ne fait pas grande différence.

  • 23 mars 2006

    TTU : France cherche politique européenne

    Depuis le 29 mai, les augures européens scrutent l’horizon politique français. Parce qu’ils concernent un grand pays, à l’origine des principales étapes de la construction européenne, les états d’âme de la France ont des implications fondamentales pour l’ensemble du projet européen.

  • 20 mars 2006

    OMC : en cas d’échec, y a-t-il un plan B ?

    Le cycle de négociations multilatérales engagé à Doha, plus connu comme le « Cycle du développement », est à un stade critique. La date butoir pour s’entendre sur le minimum syndical – les coefficients des formules utilisées, les exceptions, une relance des discussions dans les services – est fin avril. Pourquoi une telle hâte alors que le sommet de Hongkong de décembre dernier avait laissé des pans entiers de la négociation dans l’ombre ? La raison est simple : la fenêtre de négociations pour les autorités américaines se refermera à la fin de l’année ; ensuite, il faudra redemander un mandat du Congrès, et ce dernier ne sera pas trop enclin à le donner. L’économie américaine se désindustrialise à toute allure, il n’y a plus d’adjectifs pour qualifier le déficit courant. Il sera difficile d’expliquer les bienfaits de la mondialisation à des sénateurs voyant les dollars accumulés en Chine rôder autour des entreprises américaines. Le doute s’installe à tous les niveaux : après le Nobel Paul Samuelson, père de la théorie moderne de la spécialisation des pays et parangon du libre-échange, ayant avancé que les délocalisations pouvaient appauvrir l’Amérique, Paul Krugman stigmatise la politique du Président Bush accusé de « ne s’intéresser qu’aux riches et aux plus riches », et incapable d’empathie à l’égard du cœur de la société américaine frappée par les effets d’une « concurrence indienne ».

  • 20 mars 2006

    OMC : contrairement à ce qui se murmure parfois, l'Europe a tout à perdre d'un échec

    L'OMC aime bien les dates butoirs, quitte à ne pas les respecter. La prochaine est fixée au 30 avril : c'est demain. Aussi les négociateurs les plus influents se sont-ils retrouvés à Londres pour une réunion où l'on allait parler gros sous, avec de nouvelles simulations des effets de la libéralisation, réunion qualifiée à son issue de " constructive et utile " par le Commissaire européen. Inutile de décoder le langage diplomatique : chacun campe sur ses positions, et si l'on connaît les formules de libéralisation, on ne connaît pas le dosage. Lula et Tony Blair proposent de tenter le tout pour le tout, en organisant une réunion de la dernière chance entre le G8, le Brésil, la Chine, l'Inde et le Mexique, à la fin du printemps ou au début de l'été. Outre que cette initiative s'appuie curieusement sur un pays non membre de l'OMC (la Russie n'a que le rang d'observateur à l'OMC), cela pourrait fort ressembler à un enterrement de première classe. Que se passerait-il alors ?

  • 20 mars 2006

    A l'OMC l'Europe peut encore (un peu) bouger...

    L'agriculture reste un obstacle à la conclusion d'un accord multilatéral sur le commerce dans le cadre du cycle de Doha. Les positions se sont beaucoup rapprochées en un an, mais il est politiquement très difficile pour les pays membres de réduire les derniers écarts. A ce stade, chaque concession unilatérale semble immédiatement intégrée par les autres membres, et les compteurs de la négociation remis à zéro. Cela encourage à ne se découvrir qu'en dernier, au risque d'un échec collectif. L'Union Européenne ayant mis sur la table une offre plutôt ambitieuse dès octobre 2005, la partie est aujourd'hui difficile pour le négociateur européen Peter Mandelson.

  • 20 mars 2006

    Le régionalisme est-il une alternative au multilatéralisme ?

    En cas de blocage des négociations multilatérales à l’OMC, les pays en développement ayant fait le choix de l’ouverture se reporteront inévitablement sur les accords commerciaux régionaux : Alena, Mercosur, Partenariat Euro-méditerranéen, Accords de partenariat économiques entre l’Union Européenne et les pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), Accord de libre échange des Amériques... Est-ce une alternative à un blocage des négociations multilatérales ? Rien n’est moins sûr.

  • 20 mars 2006

    A l'OMC l'Europe peut encore (un peu) bouger...

    L'agriculture reste un obstacle à la conclusion d'un accord multilatéral sur le commerce dans le cadre du cycle de Doha. Les positions se sont beaucoup rapprochées en un an, mais il est politiquement très difficile pour les pays membres de réduire les derniers écarts. A ce stade, chaque concession unilatérale semble immédiatement intégrée par les autres membres, et les compteurs de la négociation remis à zéro. Cela encourage à ne se découvrir qu'en dernier, au risque d'un échec collectif. L'Union Européenne ayant mis sur la table une offre plutôt ambitieuse dès octobre 2005, la partie est aujourd'hui difficile pour le négociateur européen Peter Mandelson.

  • 20 mars 2006

    OMC : contrairement à ce qui se murmure parfois, l'Europe a tout à perdre d'un échec

    L'OMC aime bien les dates butoirs, quitte à ne pas les respecter. La prochaine est fixée au 30 avril : c'est demain. Aussi les négociateurs les plus influents se sont-ils retrouvés à Londres pour une réunion où l'on allait parler gros sous, avec de nouvelles simulations des effets de la libéralisation, réunion qualifiée à son issue de " constructive et utile " par le Commissaire européen. Inutile de décoder le langage diplomatique : chacun campe sur ses positions, et si l'on connaît les formules de libéralisation, on ne connaît pas le dosage. Lula et Tony Blair proposent de tenter le tout pour le tout, en organisant une réunion de la dernière chance entre le G8, le Brésil, la Chine, l'Inde et le Mexique, à la fin du printemps ou au début de l'été. Outre que cette initiative s'appuie curieusement sur un pays non membre de l'OMC (la Russie n'a que le rang d'observateur à l'OMC), cela pourrait fort ressembler à un enterrement de première classe. Que se passerait-il alors ?

  • 20 mars 2006

    Le coût d’un non accord pour les pays les moins avancés

    La Banque Mondiale a souvent dit que les PMA seraient les principaux bénéficiaires d’une libéralisation commerciale. Mais la réalité est beaucoup plus nuancée. La libéralisation ne peut profiter aux PMA que si d’autres facteurs sont réunis.

  • 19 mars 2006

    L’aide alimentaire doit-elle tomber dans l’escarcelle de l’OMC ?

    L’aide alimentaire doit-elle tomber dans l’escarcelle de l’OMC ?

    Les négociations engagées dans le cadre de l’OMC à propos de l’aide alimentaire internationale posent un nouveau problème de gouvernance globale dans la mesure où l’OMC se retrouve en l’espèce confrontée à d’autres organisations intergouvernementales telles que le Programme alimentaire mondial (PAM), ou le Conseil international des céréales qui administre, en particulier, la Convention relative à l’aide alimentaire. Le paradoxe, c’est que les Etats prennent, dans ces négociations, des positions clairement contraires à celles qu’ils soutiennent dans d’autres débats de gouvernance globale, comme c’est le cas par exemple les relations entre les règles de l’OMC et les Accords environnementaux multilatéraux (AEM).

  • 7 mars 2006

    OPA : le protectionnisme franchira-t-il la barrière des espèces ?

    Il y a des raisons objectives aux réactions que soulève la vague d’OPA transfrontalières en Europe. D’abord, ce n’est que récemment que l’union monétaire a commencé à produire ses effets sur la réallocation du capital. Ensuite, la rhétorique du patriotisme économique étonne moins lorsqu’on sait que la France est plus ouverte aux investissements directs étrangers (IDE) que ses voisins, y compris la Grande-Bretagne. Enfin la frustration des italiens se comprend lorsqu’on sait que l’Italie est en queue de peloton pour les investissements hors de ses frontières. Au demeurant, l’affaire Suez n’a pas que des aspects négatifs. Sans l’initiative d’ENEL, Gaz de France serait restée majoritairement aux mains de l’Etat et EDF aurait pu continuer à regarder la concurrence sur le marché intérieur avec condescendance. Néanmoins, nous craignons que les politiques ne jouent dangereusement avec le feu. Giulio Tremonti, le ministre des finances italien, a été jusqu'à évoquer 1914, ce qui comportait un peu d’emphase électorale mais n’était pas faux sur le fond. Plutôt qu'à 1914, nous pensons à 1930 et au Smoot-Hawley Tariff Act de triste mémoire. Examinons tout cela.

  • 3 mars 2006

    Angela : 100 jours à Berlin

    De manière générale, un verre est soit à moitié vide soit à moitié plein. En Allemagne, les gens ont pris habitude de le voir à moitié vide, et les perspectives économiques ne font pas exception à cette règle. Depuis quelques mois, pourtant, les choses semblent aller mieux : la Bourse, qui reste un bon indicateur de la santé économique, est florissante ; l'index DAX a pris 30 % en un an. Les investissements vont bon train, et les hedge funds étrangers regardent l'Allemagne avec de plus en plus intérêt. Selon une enquête de l’Institut Ifo, le moral des dirigeants n’a jamais été aussi haut depuis la Réunification, il y a quinze ans. La production industrielle à l’Est est en hausse de 30 % depuis 2000 (pour seulement 4 % à l'Ouest). Même les analystes allemands parlent d'un « effet Merkel ». Le bon vieux temps serait-il de retour ?

  • 3 mars 2006

    Sale temps pour la nouvelle Europe

    Les nouveaux membres de l’UE ont vocation à adopter l’euro dès que possible. La définition du mot « possible » est claire : comme les pays de la vieille Europe, ils doivent satisfaire aux critères de convergence de Maastricht. Or la Commission a récemment publié son évaluation de la situation. Un seul pays, la Slovénie, peut envisager d’adopter l’euro en 2007, la date la plus rapprochée prévue. Recalées l’Estonie et la Lituanie qui ont adopté l’euro de facto depuis plusieurs années. Recalés tous les autres pays qui, pourtant, souhaitaient devenir des membres à part entière de l’Union.

  • 1 mars 2006

    Face à Microsoft, la Commission parviendra-t-elle à s’imposer ?

    Le 23 février dernier, une nouvelle plainte était déposée par IBM, Sun Microsystems et autres Oracle contre Microsoft pour pratiques abusives en Europe. L’âpreté du conflit entre les parties prenantes, l’appui intéressé que prêtent de grandes entreprises à l’autorité européenne, le caractère apparemment insoluble des problèmes soulevés, font de cette affaire l’un des cas emblématique du pouvoir de régulation de l’exécutif européen. Face à Microsoft, Bruxelles parviendra-t-elle à s’imposer ?

  • 27 février 2006

    Puissances émergentes, puissances gourmandes

    Puissances émergentes, puissances gourmandes

    L’Inde et le Brésil veulent jouer dans la cour des grands. Ils aspirent à obtenir un siège permanent dans un Conseil de Sécurité réformé. Pour eux la mondialisation est une occasion unique de faire coïncider puissance politique et puissance économique. Ils ont fait un pari politique sur la mondialisation, qu’il faut essayer de comprendre.